mardi 31 mars 2009

"Musée" Ghibli


Le lendemain de notre escapade à Kamakura, nous nous levons tôt pour être à l'heure à l'ouverture du musée Ghibli (encore désolés pour le retard, Gaël et Nolwenn), nos billets sont réservés depuis plus d'une semaine pour 10h du matin (la légende urbaine comme quoi il faut réserver trois mois à l'avance est bien une légende : il suffit de s'y prendre quelques jours avant dans votre combini Lawson préféré).
Comme nous nous en doutions fortement, les photos sont interdites à l'intérieur, nous nous contentons donc de la façade extérieure et de sa fausse entrée, avec Totoro en guise de guichetier.


Ensuite (comme souvent au Japon) nous faisons la queue pour rentrer, on nous distribue un ticket avec un morceau de pellicule de film inscrusté (je crois que j'ai "Le chateau ambulant") et nous pénétrons dans un hall plein de cris d'enfants, donnant sur des salles dans lesquelles nous feront plus ou moins la queue pour voir les objets exposés.

Allons droit au but, je pense que pour coller au mieux à la réalité, il faudrait parler non pas de "Musée Ghibli" mais de "centre commercial à la gloire de Miyazaki".
Soit, les salles avec des dessins de décors et surtout celle plus didactique expliquant le principe du cinéma d'animation valent le détour (très jolies déclinaisons du principe de la lanterne magique) mais si on additionne la surface des magasins, des restos et snacks et des nombreuses et spacieuses toilettes, on doit dépasser la surface des salles d'exposition.
Passons sur le "petit louvre" : espace regroupant des copies (souvent dans un format réduit) de toiles célèbres exposées au "Louvourou", qui manque franchement d'intérêt, surtout pour les français que nous sommes.

Soyons honnêtes, nous ne boudons pas pour autant la librairie et le gift shop et repartons les bras chargés de cartes postales, de pins, d'autocollants et autres exclusivités des magasins du musée.

Pour finir, nous assistons à une projection d'un court métrage dans la petite salle de cinéma du musée. Renseignements pris, le court métrage réalisé par Miyazaki s'appelle "Le jour où j'ai acheté une étoile". C'est en japonais sous-titré en japonais (ce qui ne m'avance pas beaucoup).

Premier plan sur une route la nuit et un jeune enfant fait rire tout la salle en criant "J'ai peur, je ne veux pas regarder" (merci à Gaël pour la traduction). Ensuite, barrière de la langue et intrigue onirique/bordélique obligent, je ne comprends pas grand-chose...

En voici un résumé rapide : c'est l'histoire d'un garçon qui cultive des radis géants dans une sorte de ferme où vit une femme qui bosse la nuit dans un bar qui porte son nom, elle s'y rend en voiture futuriste volant au ras du sol.
Le garçon tombe un jour sur une grenouille et un animal bizarre qui attendaient justement qu'il tombe en panne, lui piquent un bout de radis géant et lui donnent en échange une sorte de bille scintillante. Le garçon rentre chez lui, plante la bille, l'arrose, et le lendemain, il a une mini-terre rien que pour lui, qui tourne sur elle-même avec des satellites autour : il est plutôt content. Il est un peu moins content quand il doit quitter la ferme où il travaille et retourner habiter dans une ville hippie futuriste.
C'est là qu'on voit la grenouille et l'animal bizarre attérir sur son toit et le regarder faire le geek derrière son PC, puis ils l'embarquent dans leur wagon volant, l'emmènent dans une sorte de mini-galaxie où il relâche sa mini-planète et croise la fille de la ferme qui lui dit, "on se reverra dans 60 ans" "mais tu seras morte!" répond le jeune garçon. "Mais non t'inquiéte, ma mère a vécu jusqu'à 200 ans". Le jeune garçon a l'air soulagé (merci encore à Gaël pour la traduction).

Clair comme de l'eau de roche non?
Pendant que Camille faisait une courte sieste, je luttais pour comprendre quelque chose dans l'enchaînement des scènes, pourtant assez fan de l'univers de Miyazaki, j'avoue que là il y est allée un peu trop fort...

Pour finir, un petit tour sur le toit du musée pour voir le robot du Chateau dans le ciel, qui est beaucoup plus impressionnant quand on mesure moins d'1 mètre 20 :


Finissons sur une note positive : Ponyo, le prochain Miyazaki, sortira le 8 avril et a l'air vraiment beau et poétique (je suis déjà fan de la petite fille poisson rouge et oui, j'ai déjà quelques produits dérivés...).
En voici la bande annonce :

lundi 30 mars 2009

Enoshima

Un des meilleurs souvenirs. Pas le plus bel endroit du monde pour autant. Mais après la montagne je voulais impérativement faire la mer, quitte à sacrifier quelques temples de Kamakura.

Sur le papier l'île d'Enoshima peut faire penser au Mont St-Michel, l'abbaye en moins.


Mais lorsque l'on descend du train, on se croirait plutôt en Californie. Ambiance balnéaire, boutique de Surf, les doubles voies bordées de palmiers. Et puis le coucher de soleil...


L'ambiance est cool. Sur le pont, on pourrait presque croiser Mitch Buchannon. Mais sur le coup on regrette de ne pas avoir pu profiter du lieu en après-midi et de n'être là qu'au crépuscule.
Erreur. Notre timing est parfait.

Voir le mont Fuji était inespéré. Pas sur notre planning (Nikko et Kamakura sont les seuls excursions) et quand on a essayé du haut d'une tour de Shinjuku, rien.
Alors l'observer au coucher du soleil...

On court vite sur une plage de sable noir regarder le soleil descendre à vue d'œil. Bien évidemment mon appareil photo me lâche à ce moment là. Problème que n'ont pas les japonais qui tombent tous, MAIS TOUS en admiration.
Puis on profite un petit peu de la plage où trônent de jolies étoiles de mer parmi les nombreux morceaux de plastiques. La mer est bien plus sale qu'en Bretagne, c'est une évidence mais bon on a jamais touché le Pacifique donc on se trempe les mains à des défaut des pieds.

Puis balade, très longue balade dans l'île. Une ruelle qui monte bordée de magasin de souvenirs (tiens, tiens), qui débouche sur une esplanade où se tiennent les escaliers menant au temple (quand je vous dit Mont-St-Michel...) Enfin le parallèle s'arrête là. Car ici c'est l'île des amoureux. On a pas fait la cloche qui promet l'amour éternel mais on a vu l'arbre sacré de l'amour avec ses plaques votives aux formes de coeur.




La promenade continue sur les hauteurs où l'on aperçoit à certains endroits le Fuji, à d'autres des amoureux qui s'embrassent dans un coin (très étrange leur façon de se tenir, à les voir on dirait des gens qui pleurent en se cachant). Quelques petits temples avec jardins, beaucoup d'escaliers qui montent et descendent et des dizaines de faucons pèlerins qui volent très très bas (les corbeaux on les entend, mais eux se planquent)



Ouais une belle promenade dans des rues désertes. Les restos ferment les uns après les autres. L'impression qu'il est 23h alors qu'en fait, il n'est même pas 19h30.
Seule petite ombre au tableau, on a dû tout se retaper en sens inverses avec des pieds en compote et pour ma part une fringale naissante. Eh oui la promenade ne fait pas le tour complet de l'île...
Mon petit blues resurgit.

Kamakura, du nord au sud

Une fois le temple Engaku-ji de fait, je regarde la carte et ouh!!! On va sacrement marcher!(et je confirme, on a trotté sévère), le tout en quatrième vitesse, car malgré tous les charmes de Kamakura, c'est l'île d'Enoshima qui nous botte le plus (voir le post suivant). Et comme le soleil se couche très tôt, il faut vraiment s'activer.

On descend donc la route qui mène au centre-ville, passant devant les portes qui mènent aux nombreux temples que nous n'avons pas le temps de visiter. Sauf un seul, le Tsurugaoka Hachimangu (si je n'avais pas le guide sous les yeux, je pourrais pas vous ressortir un nom pareil). Le plus beau sanctuaire shinto de la ville que nous visitons à l'envers, c'est à dire que l'on descend la montagne au lieu de la gravir.
Mais avant ça, une petite pause sous les plaques votives.


L'ambiance est bien plus populaire, ça sent la balade en famille. Parmi tous les sanctuaires, celui-ci me semble être le principal. Comme si la ville était construite en sa direction. Du haut des escaliers, une superbe perspective: on voit la pagode, la porte et la route menant au centre-ville.

La vue opposée est pas mal non plus.


Le long de ce chemin, de jolis jardins avec étangs, ponts et îles artificielles. On s'atarde sur l'une d'entre elles, atirés par les drapeaux qui flottent. Je ne sais quelle divinité est maître des lieux en tout cas, il n'y a que des amoureux autour de nous.
Dans un autre jardin, j'ai aperçu une jolie grue qui se baignait (Hélas elle a eu le temps de s'envoler avant que je ne la photographie).


La ville est touristique, ça se sent. Le centre-ville est une vaste boutique de souvenir. Beaucoup d'objets religieux ainsi que des produits typiquement japonais.



On marche en vitesse en direction de la gare en passant devant une poissonerie spécialisé en coquillages. Je scotche quelques secondes devant les ormeaux nacrés.

Et hop, on prend le train pour le temple de Hase, à 10 minutes de là.
Dans ce quartier, je sens les embrunsen mangeant une glace à la patate douce. Le soleil brille, ça sent les vacances à la plage.
Le temple est mignon sans plus. C'est le Daibutsu (grand Bouddha) qui est l'attraction. A un tel point que les magasins de souvenirs sont disséminés partout dans le sanctuaire.


Marinette pose pour faire comme tous les japonais...
Et on court reprendre l'Enoden, le petit train pour Enoshima. C'est probablement l'un des plus minuscules que j'ai jamais fait. Deux rames, une seule voie, des mini-gares tous les 5 minutes
Si vous regardez la vidéo vous verrez qu'on passe à moins d'un mètre des maisons et si vous la visionnez en entier vous observerez que la voie continue sur la route. En fait, ça aurait pu être un tram, mais le charme n'aurait pas été le même.


Kamakura: Engaku-ji

Mardi 17 au matin, on part à la mer!!!
A Kamakura, petite ville remplie de temples. Bref une journée chargée, tant mieux j'ai appris une mauvaise nouvelle la veille au soir et il me faut de quoi me divertir.
On arrive en train sur les coups de midi à Kita Kamakura, une petite gare sur les hauteurs de la ville.
Autour de nous des lycéens sur le chemin de l'école se moquent un peu de nous. On s'en fout et on grimpe les marches qui nous mènent à Engaku-ji, un temple bouddhiste Zen. L'un des plus célèbres de la ville, un des plus vieux aussi.


Le blason que l'on voit décliné partout me fait vraiment penser à Zelda (je suis pas le seul, j'ai entendu pleins de gosses japonais se marrer)

Mais d'abord, il faut manger. Hors de question de se taper une fringale dans les collines et puis de toutes façons la faim commence à se faire sentir.
On se trouve un endroit tranquille (où personne ne nous dévisagera) sur une butte auprès d'un cimetière qui domine la ville. Il fait super beau. Notre Bento traditionnel est délicieux (le meilleur du séjour) et bien trop copieux.




Alors que nous prenons d'innombrables photos d'un des temples et des jardins alentour, je * vois du coin de l'oeil un grand-père accompagné de ses petites filles nous dévisager plus ou moins discrètement (jai un succès fous avec les vieux japonais...), il hésite et finit par s'approcher de moi pour me poser la question habituelle des curieux : "Where are you from?" après avoir répondu, comme d'habitude : de France, près du Mont St Michel (tous les japonais ont l'air de connaître) il nous apprend qu'il est allé trois fois en France, dont une fois à Nantes!
Il nous raconte ensuite les musées qu'il a visité (et aimé) "Louvourou" (= le louvre), Orsay et "Pompidou" qu'il a particulièrement apprécié.
Je ne peux pas m'empêcher de trouver étrange le fait d'entendre un vieux japonais prononcer le nom dudit président au beau milieu d'un sanctuaire d'une cité balnéaire au Japon...

*C'est Marinette qui parle



Comme pour chaque visite de temple, difficile de trouver un bâtiment, un jardin ou quoique ce soit qui se distingue. Tout est harmonieux et assez dépouillé.
Une promenade dans les collines calme, seulement perturbée par les moines qui se déplacent toujours en courant comme si c'était la fin du monde.









Shinjuku, une dernière fois...

De retour à Shinjuku, donc, pour faire ce que l'on avait repéré. Autant le dire, que du shopping.
On commence d'abord par Kinokuniya, une des plus grandes librairies.


Sauf que voilà, on arrive 45 minutes avant la fermeture. Suffisant cependant pour acheter ce qui une semaine auparavant m'avait tapé dans l'œil. Dommage, ils avaient l'air d'avoir un rayon beaux-arts de malade...
Pendant que Marinette paye ses livres, je feuillette une dernière fois le choix incroyable de magazine. De tout sur tout. Je veux dire chaque hobby ou sport débile possède sa propre publication. Et dans le particulièrement débile que dire des magazines pour animaux...


Terrible, non?
A ce propos, plus d'un tiers des chiens que l'on a vu sont habillés. Et pas d'un simple manteau. Non, non. C'est toujours du deux pièces: chemise et pantalon, le plus souvent assortis aux maîtres où maîtresses.



Après quelques donuts (miam!), on se dirige doucement vers Don Quijote qui est ouvert 24h/24.
Le temps de prendre pas mal de photos, dont ces jolies reproductions d'oiseaux qui se trouvent dans un tunnel sans charme.


j'aime particulièrement le martin-pêcheur...

... mais visiblement, certains s'en moquent. Alors que je prends une dernière photo, un japonais au look méridional et à la carrure de Rugbyman (un connard, quoi) me rentre dedans et me défonce la hanche. Je l'ai senti pendant plus d'une heure.

Du coup faire un tour dans l'immense bazar qu'est Don Quijote m'enchante nettement moins.
Les rayons sont surchargés de gadgets kitchs, les passages sont rikiki. Tout le monde se rentre dedans. Et dans ce genre de quartier (et magasin), les japonais ne s'excusent pas.


Je craque. On fait une pause diner (voir le post suivant) et on y retourne.
ça va nettement mieux. Marinette et moi on s'achète des slips Rilakkuma (vous savez, l'ourson dont je suis fan) et des gadgets pour les potes.
A noter que chaque article ou presque a le droit à un petit croquis explicatif. Je trouve ça fun.

Il nous reste une heure avant le dernier train. Un petit tour à Kabuki-cho, le quartier chaud, où les salarymen trop éméchés se font raccompagner par les escort girls.
On ne s'atarde pas trop et on croise le "Colorful P&A"qui se distingue des autres love hotels de la rue.

On fini par trop s'éloigner de la gare et se retrouver dans un quartier sans charme et très sombre avant de longer la voie ferrée. C'est crade (enfin pour la norme japonaise) et il y a des SDF dans des cartons tous les 5 mètres.


On se rapproche des lumières, et au final pas besoin de courrir pour attrapper le train.